Le débat actuel sur le bouclier fiscal, érigé en dogme par une partie de la majorité et en symbole par l’opposition a été ce week-end l’occasion, et je pèse mes mots, d’une véritable révolution culturelle pour Manuel Valls et Vincent Peillon.
En effet, les deux quadras du PS se sont déclarés favorables à la suppression de l’ISF.
« si on trouve un système intelligent » pour réformer la fiscalité, notamment avec « des tranches supérieures d’impôt sur le revenu ». (Vincent Peillon).
Manuel Valls, lui, s’est prononcé pour la suppression du bouclier fiscal, de l’ISF et pour la création « d’une tranche d’impôt supplémentaire ».
« Il faut supprimer le bouclier fiscal. Il faut aujourd’hui supprimer l’impôt sur la fortune qui n’est pas performant sur le plan des recettes ».
J’avoue que si d’aventure le bouclier fiscal devait être suprimé, sa principale justification étant à mes yeux de répondre à une impossibilité, pour de gens à revenus moyens mais ayant hérité d’un patrimoine immobilier jugé comme important (ce qui est le cas de très nombreux appartements à Paris ou de quelques résidences secondaires), de s’acquitter d’un montant d’impôt hors de rapport avec leurs revenus, une telle solution me paratrait assez intéressante.
Pour le maintien du bouclier fiscal.Il ne me paraît pas judicieux d’envisager la remise en cause des principes fondateurs d’une politique pour faire face à des situations conjoncturelles si graves soient-elles.Le « bouclier fiscal » est un de ces principes sur lesquels il ne faut pas tergiverser.Le principe est simple : personne ne doit payer plus de la moitié de ce qu’il gagne. L’idée de le remettre en cause n’est absolument pas motivée par une recherche d’une quelconque efficacité, mais n’a qu’une finalité symbolique dans une France qui souffre. Or, ce symbole serait contre-productif. Il faut rappeler que le « bouclier fiscal » coûte entre 500 et 600 millions d’euros suivant les années, et non les milliards dont parle la gauche.