Beaucoup de choses ont été dites et la présomption d’innocence doit s’appliquer à DSK comme à tout le monde, d’autant plus qu’à l’heure actuelle, personne ne connait sa version des faits.
Ceci étant, je me pose, pêle mêle, un cerain nombre de questions :
- Aurions nous eu les mêmes réactions en France si il s’était s’agit de quelqu’un d’autre que lui qui soit confronté à une aussi sordide affaire ? Par exemple, que n’aurions nous entendu si il s’était s’agit de Silvio Berlusconi !?
- Si j’attend, comme tout le monde la version de la défense, comment croire aux théories du complot digne des pires séries B ? Comment Michèle Sabban (Vice Présidente PS de la région Ile-de-France) peut-elle écrire qu’il s’agit « d’un complot international. C’est le FMI qu’on a voulu décapiter et pas tant le candidat à la primaire socialiste (…). C’est l’homme le plus puissant après Obama » ? Dans son cas, les appels à la décence du PS ont ils été entendu ?
- Et si cette affaire est vraie, il y a quand même une victime dont tout le monde dans notre pays semble se moquer éperdument… N’a-t-elle aucun droit à voir les médias et les politiques faire preuve de compassion avec elle parcequ’elle a fait l’objet d’une tentative de viol, plutôt que de chercher en elle la provocatrice sexuelle ou la « barbouze » ?
- J’étais en Italie jusqu’à dimanche après midi et je peux certifier que depuis la coupe du monde de football la France n’avait pas été aussi ridiculisée à l’étranger ! Qu’en est-il de la crédibilité internationale de notre pays ?
- En imposant DSK à la direction du FMI en 2008, Nicolas Sarkozy était parvenu à placer un Français à la tête d’un organisme particulièrement important au plan mondial, alors même que le FMI est très largement financé par les Américains. Le nom de Christine Lagarde était ces derniers jours prononcés pour succéder à DSK lorsque celui-ci aurait quitté son poste pour partir à la conquête de l’Elysée. Au vu des conditions de son départ probable, un ou une française peut-il encore espérer diriger le FMI après lui ?
- En dehors des efforts de chacun pour donner le change, il est désormais certain que, quelle que soit la façon dont tourne cette regrettable affaire, DSK ne sera pas candidat à la primaire du PS et donc ensuite Présidentielle. Un boulevard pour François Hollande. Mes amis de droite ont-ils bien conscience qu’avec le Président du Conseil Général de la Corrèze, ils vont avoir à affronter un adversaire beaucoup plus dangeureux qu’avec le négatif de gauche du Président de la République sortant ?
Enfin, parcequ’elle m’a fortement interpellé, cette dépêche AFP parue hier matin :
« Une écrivaine qui dit avoir été agressée par DSK envisage une plainte (avocat) – Lead »
PARIS, 16 mai 2011 (AFP) – Une écrivaine et journaliste, Tristane Banon, qui a affirmé avoir été agressée sexuellement en 2002 par Dominique Strauss-Kahn, « envisage de porter plainte », a annoncé lundi à l’AFP son avocat David Koubbi.
« On envisage de déposer plainte. Je travaille avec elle », a déclaré Me Koubbi, à propos de sa cliente, sans préciser le motif exact de la plainte, ni la date éventuelle de son dépôt.
Tristane Banon, romancière et journaliste de 31 ans, avait raconté en février 2007 à la télévision avoir été agressée sexuellement par M. Strauss-Kahn cinq ans plus tôt. Le nom de l’actuel patron du FMI avait toutefois été recouvert par un « bip » lors de la diffusion de l’émission animée par Thierry Ardisson.
Tristane Banon, romancière et journaliste de 31 ans, avait raconté en février 2007 à la télévision avoir été agressée sexuellement par M. Strauss-Kahn cinq ans plus tôt. Le nom de l’actuel patron du FMI avait toutefois été recouvert par un « bip » lors de la diffusion de l’émission animée par Thierry Ardisson.
A l’époque, « Tristane a été dissuadée de déposer plainte par sa mère », Anne Mansouret, conseillère régionale PS de Haute-Normandie, selon Me Koubbi.
« Tristane a ressenti ces événements comme des pressions. Elle était un peu seule. C’est un peu terrifiant d’être opposée à quelqu’un comme DSK et à son entourage », a ajouté l’avocat.
Dans l’émission de 2007 animée par Thierry Ardisson, Tristane Banon avait déclaré: « Moi c’est (bip) avec qui ça s’est très mal passé, un chimpanzé en rut ».
La jeune femme racontait ensuite avoir rencontré DSK dans le cadre de la préparation de son premier livre dans lequel elle voulait faire raconter à des hommes politiques certains de leurs échecs.
« Il m’a proposé qu’on se voie, il m’a donné une adresse que je ne connaissais pas (…). Là, il a gentiment fermé la porte. J’ai posé le magnétophone tout de suite pour enregistrer. Il a voulu que je lui tienne la main pour répondre parce qu’il m’a dit: +Je n’y arriverai pas si vous ne me tenez pas la main+. Et puis après, de la main, c’est passé au bras et puis, c’est passé un peu plus loin. J’ai tout de suite arrêté », poursuivait la romancière.
« Après, ça s’est très très mal fini. On a fini par se battre quand même, ça s’est fini très très violemment. On s’est battu clairement, au sol (…). Moi, j’ai donné des coups de pieds. Il a dégrafé mon soutien-gorge, il a essayé d’ouvrir mon jean », affirmait encore Tristane Banon.
« Quand on se battait, je lui avais dit le mot +viol+ pour lui faire peur, ça ne lui a pas fait peur plus que ça », selon la journaliste, qui disait à l’époque avoir été « très loin », jusqu’à « constituer le dossier (et) voir un avocat très connu en la matière qui avait déjà une pile comme ça ».
« Je n’ai pas osé aller jusqu’au bout, je ne voulais pas être jusqu’à la fin de mes jours +la fille qui a eu un problème avec un homme politique+ », concluait en 2007 Tristane Banon.
Dans leur livre « Sexus politicus » sur la sexualité des responsables politiques, les journalistes Christophe Deloire et Christophe Dubois avaient en 2006 consacré un chapitre à DSK et évoquaient, sans la nommer, le cas de Tristane Banon.
L’entourage de M. Strauss-Kahn ainsi que l’un de ses avocats français, Me Jean Veil, n’étaient pas joignables lundi pour réagir. Quant à un autre avocat de DSK, Me Léon Lef Forster, il a déclaré à l’AFP qu' »en l’état je ne suis pas mandaté, je n’ai absolument aucun contact avec l’entourage de DSK ».
que cela ne devienne pas « un viol collectif »
tout le monde parle de DSK, brillant, puissant, riche, éventuel futur Président de la République. La France est derrière lui, comme tout membre d’une famille serait derrière celui, de son sang, qui a fait une connerie. Sentiment normal de surprise, de négation des faits car c’est quelqu’un de proche, de familier, et qui risque gros.
Sans l’enfoncer, sans vouloir non plus le juger, ne rentrons pas dans ce viol collectif en voulant se voiler la face et en ignorant la souffrance de la femme qui a été victime.
Mais combien de puissants, en France, profientent de leurs statuts pour banaliser des actes qui peuvent être graves pour nous les petits.