Après la mémorable rouste qu’elle a connu lors des récentes primaires du PS, Ségolène Royal a su revoir ses ambitions à la baisse prouvant au passage qu’elle ne manque pas de réactivité et que les larmes d’un soir de défaite, qu’elles fussent sincères ou non, ont été bien vite oubliées par celle qui fait aujourd’hui figure de « vieux crocodile » du monde politique.
Ainsi, la Dame du Poitou, certaine d’une victoire de la gauche au soir du second tour des législatives le 17 juin prochain, ayant déjà vendu la peau de l’ours (comme elle l’avait fait en 2007), a fait part il y a déjà quelques jours de son intention de devenir Présidente de l’Assemblée Nationale.
Problème : la princesse du Chabichou a abandonné sa circonscription il y a déjà quelques années au motif qu’elle ne souhaitait pas cumuler avec la Présidence de la Région-Poitou Charentes…
Que fera-t-elle de la région ou elle a été réélue en 2010 en cas de retour à l’Assemblée, l’histoire ne le dit pas encore.
Toujours est-il que n’ayant plus de base électorale, il lui fallait donc en retrouver une en urgence afin de se faire élire par des électeurs qui ne sont plus vu comme une finalité mais comme un simple moyen.
Comme dans tout bon vaudeville, la manipulation s’est faite en trois actes.
Premier acte : Ségolène se déclare candidate dans une circonscription acquise à la gauche (à croire qu’elle et Cécile Duflot font un coucours de celle qui prendra le moins de risques pour se faire élire !), la 1ère circonscription de Charente-maritime ou le Député-Maire de La Rochelle, Maxime Bono, venait d’annoncer qu’il ne se représenterait pas.
Deuxième acte : Ségolène apprend qu’elle n’est pas la seule candidate. Olivier Falorni, 1er Secrétaire Fédéral du PS dans ce département l’est lui aussi après avoir attendu sagemment son tour depuis des années. Ce dernier osait même envisager des primaires pour départager les deux candidats…
Dans cette logique, mercredi soir, une motion prévoyant de réserver à des candidatures féminines les 2e et 3e circonscriptions de ce département, mais de laisser la 1ère ouverte à toutes les candidatures, avait été adoptée par le conseil fédéral du PS réuni à Saintes, par 24 voix contre 19 et une abstention.
Toisième acte : Ségolène fait jouer ses réseaux parisiens. La démocratie locale, participative ou non, n’étant pas allée dans « le bon sens », la commission électorale du PS, organe parisien , a décidé de s’assoir sur le souhait des militants provinciaux et de réserver « à une femme » (façon pudique de ne pas dire Ségolène Royal) aux législatives de 2012 la circonscription de La Rochelle.
Ce faisant, l’ex candidate a laissé la bravitude aux oubliettes pour lui préférer la politique du coucou, oiseau qui va nicher dans le nid des autres, ce qui, pour quelqu’un qui vise le perchoir ne manque pas de sel, avouons le !