« Sarkozy, je te vois, Sarkozy, je te vois ! ». C’est ce cri poussé le 27 février dernier gare St-Charles à Marseille alors que des policiers étaient en train de procéder à des contrôles d’identité qui a valu à un professeur de philosophie de se retrouver convoqué devant un tribunal de police pour « tapage injurieux diurne troublant la tranquillité d’autrui ».
Outre le fait que l’incrimination, alors que les fait se déroulaient dans une gare ou arrivent des TGV et ou le flux des passants générant un brouhaha constant semble ridicule, on est en droit de se demander si notre pays va bien.
Cette question sera d’autant plus à se poser si, par malheur, le 3 juillet prochain, cet homme se retrouvait condamné à une amende de 100 € comme l’a demandé le représentant du ministère public.
A la sortie du Conseil des ministres, avant-hier, le porte parole du gouvernement a expliqué que «ni le Président de la République, ni le Ministre de la Justice n’étaient informés de cette procédure, puisqu’elle a été initiée par le tribunal de police compétent en la matière (…), en ce qui me concerne, j’ai le sentiment que l’on a plutôt à faire à un malheureux excès de zèle qu’à autre chose (…). Maintenant, il appartient au juge de se prononcer sur la validité de cette poursuite. Donc, nous attendons sa décision».
Ponce Pilate n’aurait pas mieux dit !
Autant, je suis attaché au respect qui est dû à la fonction et je pense qu’un élu et encore moins le Président de la République n’est pas une sorte de paillasson qui doit servir de défouloir au premier péquin venu. Autant je pense donc normal que la fonction soit protégée et j’ai en son temps, trouvé choquante, parce que dévalorisante pour la fonction les fausses poupées vaudou réalisée à l’effigie du Président de la République et de sa challenger, autant je suis particulièrement circonspect dans le cas présent.
Cet homme qui est jugé n’a pas insulté la Président.
Il n’a gêné personne par le bruit qu’il a fait.
Il a simplement fait preuve d’une certaine forme d’humour, que certains pourraient qualifier de militant, d’autre de mauvais goût.
Etre jugé pour les faits qui lui sont reprochés relève à mon sens du délit d’opinion, ce que je ne trouve pas acceptable.
J’ai bien noté les déclarations de Luc Chatel et je suis tout à fait prêt à croire que la procédure qui a été enclenchée contre ce professeur l’ait été par zèle, sans que le gouvernement ou la Présidence n’en ait été informé. Ce serait même, au vu du nombre de procédures enclenchées quotidiennenment curieux qu’ils l’aient été.
Par contre, ils le sont aujourd’hui. Pour autant que je sache, le Ministère public dépend du garde des sceaux et quand celui-ci demande une condamnation, c’est que le gouvernement n’y est pas totalement opposé.
Et quand bien même cela se ferait sans que la Garde des Sceaux n’ait pu rien faire, rien n’empêchait Nicolas Sarkozy, comme il l’a fait dans l’affaire des caricatures de Charlie Hebdo d’apporter son témoignage par écrit, ou même par voie de presse pour signifier son désaccord face à une condamnation que certain qualifieraient aisément de condamnation pour crime de lèse majesté.
J’espère que le Président, par un biais ou par un autre, ne laissera pas un citoyen français être condamné pour de tels motifs. Je l’espère car cela ne correspondrait ni à l’idée que je me fais de lui, ni à celle que j’ai de la liberté au pays dit « des droits de l’homme ».
Et puis, si condamnation il devait y avoir, je risquerais alors moi aussi d’être poursuivi (avec beaucoup de mes amis) lorsque j’irai assister à un meeting ou un déplacement du Président de la République et que par mégarde je prononcerai les 4 mots interdits dont aucun n’est jusqu’à maintenant une insulte !
Croisons donc les doigts pour que les juges marseillais ne fassent pas de cette phrase une insulte, un outrage à l’encontre du Président de la République, faute de quoi, nous serons de nombreux militants de l’UMP à trouver les réunions politiques bien silencieuses !
Les forces de l’ordre et autres personnels en tenue d’uniforme exercent leurs missions au quotidien dans des conditions très difficiles.
Depuis très (trop) longtemps certains fondamentaux sont balayés d’un revers de la main. Je pense notamment à la politesse, le respect d’autrui, la vie en société…
Ces valeurs constituent pourtant les fondations de la vie en société.
Ces fonctionnaires à qui je rends hommage se trouvaient dans un espace de grand passage en train (c’est le moment de le dire) d’effectuer un contrôle d’identité. Contrôle qui ne se fait en règle générale pas sans motif.
Je trouve choquant qu’un individu n’ayant strictement rien à voir avec ce qui se passe, interpelle nos serviteurs de l’état en les comparant, les assimilant à notre Président de la République. Cet individu savait ce qu’il faisait et possédait toute sa tête.
Même si les paroles prononcées ne sont certes pas des insultes, il y a là une indéniable provocation que la justice Française doit relever.
Arrêtons de bafouer la fonction Présidentielle. Le respect de nos institutions passe aussi par là !
Nos plus jeunes sont déjà pour certains en manque de repères du fait de la faiblesse de notre système éducatif (famillial, scolaire…).
De plus, il ne faut pas laisser un energumène comme celui-là mettre en difficulté physique (rassemblement de bandes ne demandant que ça pour prendre à partie 2 Policiers…)2 agents remplissant leur mission de service public.
Ils ne sont pas là pour se faire invectiver gratuitement comme cela.
Pourrions-nous imaginer à chaques fois que la Police est aperçue, des personnes leur criant dessus « SARKOZY je te vois ??? »
Pour ma part la réponse est NON !