Difficile pour cette rubrique de ne pas faire cette semaine un petit tour par le Languedoc Roussillon ou l’inénarrable Georges Frêche a concentré à lui seul une bonne partie de l’actualité politique après que l’express le cite à propos de Laurent Fabius « Voter pour ce mec en Haute-Normandie me poserait un problème, il a une tronche pas catholique ».
Après les Harkis qualifiés de sous hommes et les blacks de l’équipe de France de football jugés comme trop nombreux, cela fait beaucoup !
L’un des premiers à réagir au PS fut, comme souvent, Manuel Valls qui estimait que « Après les propos nauséabonds et insupportables de Georges Frêche, rapportés par L’Express, j’appelle le Parti socialiste à prendre ses responsabilités et à rompre définitivement avec ce personnage qui fait honte à la gauche et à la République. (…) Nous avons collectivement trop attendu. Il est encore temps de bâtir une nouvelle liste en Languedoc-Roussillon ».
Parmi le concert de réactions, je citerai seulement celle du Député Vert Noël Mamère, qui déclarait que les propos de Georges Frêche sur « les Harkis, les noirs et maintenant Fabius, si ce n’est pas de la xénophobie, de l’antisémitisme et une forme de racisme, je ne sais pas ce qu’est le racisme » et celle de la LICRA qui estimait que « ces nouvelles exactions le jour de l’anniversaire de la libération d’Auschwitz et le lendemain de la visite du président de la République au cimetière militaire de Notre-Dame-de-Lorette sont de nouvelles preuves de la vitalité et de la vivacité des courants racistes, antisémites et nazis dans notre pays ».
Visiblement ils ont été entendu puisque Martine Aubry qui après s’être dite « indignée » par cette « insulte aux valeurs de la gauche » a décidé la création d’une liste alternative qui serait conduite par Hélène Mandroux, la Maire de Montpellier qui a succédée à ce poste au même Georges Frêche qui est toujours membre du Conseil Municipal et représente la ville au sein de l’Agglomération de Montpellier qu’il préside !
Atmosphère, atmosphère…
Le problème c’est que cette liste ne semble pas pouvoir réunir les autres partis de gauche, au 1er rang desquels figurent les verts et que les socialistes locaux soutiennent toujours majoritairement Georges Frêche et ne semble pas vouloir quitter sa liste, pas plus d’ailleurs que le communiste et ancien Ministre Jean-Claude Gayssot !
Bref, une désunion qui risque de laisser un boulevard à celui qu’Eric Raoult qualifiait de « Le Pen de gauche ».
Et le principal intéressé, que dit-il de tout ce ramdam causé par sa brillante sortie ?
Et bien, à défaut des excuses que demandait Jack Lang (ce qui aurait été un minimum), il ressort la bonne vieille théorie du complot entonnée d’une voix forte et méridionale à défaut d’être sympathique : « C’est un complot qui est monté par Martine Aubry. (…) Moi je suis le Villepin d’Aubry (…) Je suis comme Chirac en 1995, j’ai plein de couteaux dans le dos mais je suis debout et les couteaux ils vont tomber tout seuls ».
A suivre…