Ordre moral
Depuis l’annonce par les organisateurs des Francofolies de la déprogrammation du rappeur Orelsan, en raison de sa chanson “sale pute” jugée comme particulièrement misogyne, violente et provocante, décision qui aurait été prise (même si cela a été démenti hier par les services du Conseil Régional de Poitou Charentes) suite à des pressions de Mme Royal en tant que Présidente d’une région qui subventionne fortement cet évènement (les francos disposent d’un budget d’environ 4 millions d’euros, dont la moitié est constitué de subventions publiques et de partenariats privés), le microcosme politico-médiatique est dans tous ses états.
Suite à cette annonce, de nombreux artistes (Bénabar, Cali…) se sont prononcés en faveur du rappeur. Le nouveau Ministre de la Culture, interviewé lors de la Garden party de l’Elysée allait regrettait cette décision estimant que Rimbaud avant de devenir un classique avait été tout aussi provoquant, voir même plus.
Une partie de l’UMP s’est également déclarée choquée de cette décision et plus encore de l’intervention supposée de Ségolène Royal.
Alors que penser de toute cette agitation.
Je trouve le clip et le texte d’Orelsan à vomir, mais en même temps, toute forme de censure m’insuporte. Mon sentiment est donc ambivalent :
A vrai dire, je n’ai jamais véritablement apprécié le Rap et ce que j’ai pu voir de ce que fait Orelsan ne m’a pas réconcilié avec ce genre musical. Je vous joins d’ailleurs le clip en question. Edifiant… Le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est chargé… Ceci étant, ce genre de propos ne sont pas une nouveauté. Nombre de chanteurs, de rap ou d’autres styles musicaux ont déjà fait l’objet de ce type de polémiques.
S’il fallait que les organisateurs de festivals déprogramment systématiquement les artistes dont les propos sont politiquement incorrect, je crains fort que les musclés, Bernard Minet et Jordy soient les prochaines têtes d’affiches des Francos.
Ce qui me choque également dans cette décision est qu’elle ne résulte pas d’un choix artistique fait lors de la programmation (choix que j’aurais compris et partagé) mais de pressions politiques effectuées a postériori.
Ne pas prorammer un artiste parce que son style musical, ses propos, son image ne correspondent pas à l’image que l’on souhaite donner d’un festival est quelque chose de normal. Mais là, rien n’avait choqué les organisateurs lorsqu’ils ont décidés il y a plusieurs mois de programmer Orelsan (son morceau incriminé date de plus de 2 ans !).
Cette déprogrammation est le résultat de pressions politiques et médiatiques, donc d’une certaine censure digne des années de l’ORTF, censure d’autant plus surprenante qu’elle ne porte même pas sur le morceau incriminé, mais sur l’artiste. Il aurait en effet été possible de ne pas déprogrammer le chanteur, mais de ne pas laisser jouer le morceau en question.
Enfin, je trouve l’attitude des politiques assez ridicule sur ce dossier.
Que ce soit ceux de gauche qui jouent au père la pudeur et veulent interdire au chanteur de se produire tout comme les ligues de vertus américaines essayaient d’interdire les concerts des Doors ou des Stones dans les années 70
Que ce soit ceux de droite qui jugent inadmissible que Madame Royal soit intervenue, alors même qu’ils demandent régulièrement l’interdiction de rave partys ou plus récemment du festival de hard rock Hellfest.
Que ce soit un Ministre de la Culture, se voulant être plus Jack Lang que Jack Lang, qui vient dans un style ampoulé comparer un rappeur lambda dont le principal talent se limite à la capacité de provocation à un Rimbaud, qui était non seulement un provocateur, mais surtout un génie comme il n’en existe qu’un ou deux par génération.
J’avoue que je n’en peux plus…
Allez vivement la fin de la 25ème édition des Francos et les vacances pour tous le monde que nous puissions passer à autre chose…
Orelsan sale pute
envoyé par kevindive. - Regardez d’autres vidéos de musique.

Merci Jean-Philippe : je ne connaissais pas, c’est édifiant ! En matière de vocabulaire, c’est assez étroit. Quant à l’hymne à la violence, forcément ça interroge ; car il semble que ça marche cette merde… isn’t it ?…
je viens de voir le clip ben on est plus dans le style jacob delafont que rimbaud
quand a notre ministre qui defendait la culture chiante defend maintenant la culture de merde bel evolution