Hier, Nicolas Sarkozy était en Essonne, à Buno-Bonnevaux ou il a visité une exploitation agricole céréalière, celle de Samuel Herblot, adhérent au syndicat des Jeunes Agriculteurs dont la section Ile-de-France a mené ces derniers mois plusieurs actions spectaculaires.
Lors du dernier salon de l’agriculture, le Président de la République avait pris l’engagement de venir visiter les agriculteurs Essonniens qui connaissent de graves difficultés, engagement qu’il vient ainsi de réaliser.
En effet, l’an dernier, la filière a vu ses revenus baisser de 51% dans la foulée de la chute des cours des céréales (-24%) qui avaient été au plus haut en 2006 et 2007.
La baisse de la rémunération des céréaliers est similaire à celle des producteurs laitiers alors qu’en moyenne le monde agricole a enregistré une diminution de 34% de ses revenus en 2009.
Cette situation est particulièrement dure pour les jeunes agriculteurs qui sont en phase d’installation avec des niveaux d’endettement lourds.
Lors de ce déplacement, Nicolas Sarkozy a indiqué, en répondant au Président des Jeunes agriculteurs d’Ile-de-France, Damien Greffin, lors d’une table ronde qu’il n’était pas envisageable de revenir sur le bilan de santé de la Politique Agricole Commune (PAC), qui se traduit par une baisse des aides aux céréaliers : « Je ne reculerai pas sur ce bilan de santé de la PAC, même si c’est arrivé au plus mauvais moment pour vous (…) au moment de la chute des cours. (…) Nous l’avons fait pour assurer la pérennité de la PAC en Europe. (…) Ce travail était absolument incontournable, il nous a permis de récupérer 24 pays sur 27 qui ont dit : nous voulons sauver la politique agricole commune ».
Dans le même temps, le Président de la République a tenu à rassurer : « On ne vous laissera pas tomber, si on s’aperçoit qu’il y a des choses à faire on les fera ».
Dans cet esprit, Nicolas Sarkozy a indiqué que des « dispositifs fiscaux » susceptibles de les aider étaient inclus dans le projet de loi de modernisation agricole qui doit être examiné en mai par le Parlement.
Il a notamment évoqué « la possibilité d’enclencher une taxe additionnelle sur les surfaces commerciales s’il n’y a pas eu un accord de modération des marges » de ces grandes surfaces sur les produits agricoles.
Il s’est également dit prêt à tester « sur un ou deux produits » une taxe sur les prix proposée par les agriculteurs, mais à la condition expresse qu’elle soit « compatible avec la législation européenne ».
Enfin, le Président a réaffirmé que la régulation des prix agricoles faisait partie de ses « priorités » pour la présidence française du G20, qui débute en novembre 2010.
Dans ce cadre se tiendra d’ailleurs un « sommet des Ministres de l’Agriculture pour parler de la volatilité du marché des matières premières agricoles et des matières premières en général ».
A l’issue d’une heure et demie de discussion, Damien Greffin s’est déclaré « satisfait du déroulement de la rencontre » même si il a regretté que « sur les annonces concrètes, il n’y ait pas grand chose ».
Dossier a suivre donc, puisque le Président de la République a donné rendez-vous aux céréaliers à la fin de l’année pour la réunion du comité de suivi du bilan de santé de la PAC.