1992, Renault fermait son usine de Boulogne-Billancourt.
2012, 20 ans après, c’est PSA qui va fermer son site historique d’Aulnay-sous-Bois avec à la clef, la perte d’emploi pour un peu plus de 3000 personnes et un plan qui détruira 8.000 emplois en France…
Une telle fermeture de site et un tel plan social dans notre pays n’étaient pas arrivés dans l’industrie automobile depuis 20 ans !
1992, Mitterrand et Bérégovoy étaient aux affaires, 2012, c’est Hollande et Ayrault qui sont en (ir)responsabilité…
Simple hasard ?
On peut se le demander tant l’inadaptation idéologique de toute une partie de la gauche aux réalités du marché n’est pas, dans un contexte dramatiquement compliqué, de nature à donner confiance à des entreprises qui, pour être françaises sur le papier, sont surtout dans les faits des multinationales qui réfléchissent monde et se moquent comme de leur 1ère feuille d’impôt des gesticulation franco-franchouillardes à destination de nos médias d’un Gouvernement dramatiquement impuissant qui parle d’autant plus haut qu’il ne sait pas quoi faire.
Ainsi, comme le faisait remarquer Jean-François Copé ce matin, « alors que la compétitivité est la clef », que l’Allemagne a « baissé le coût du travail en baissant les charges en les transférant sur la TVA (…) les 1ères mesures du Gouvernement vont toutes à l’inverse de cela (…) dans un moment ou il faut plus de souplesse sur le marché du travail, les seules décisions immédiates sont celles qui viennent aggraver notre compétitivité ».
A propos de gesticulations et d’impuissance, il faut reconnaître que le bien mal nommé Ministre du « Redressement solidaire », Arnaud Montebourg fait figure d’élève particulièrement doué.
Monsieur Montebourg qui depuis maintenant bientôt 20 ans d’une longue carrière politique attendait comme le retour du Messie l’attribution d’un maroquin ministériel se trouve fort dépourvu une fois son rêve enfin réalisé.
Grand pourfendeur de tout en général et de tout ce qui n’est pas dans la ligne d’un socialiste mâtiné de programme commun en particulier il a été contraint de troquer l’habit de grand moralisateur adepte du « Yaka » pour celui de pompier de service d’un Gouvernement qui, tel un pédalo abandonné de son capitaine et perdu dans la tempête subit les chocs économiques et les plans sociaux sans pouvoir rien faire…
Air France hier, PSA aujourd’hui et d’autres demain…
Quelles réponses sont elles apportées ?
Aucune si ce n’est l’envoi sur place d’un Monsieur « Redressement productif » qui alterne le langage militant et menaçant des communistes orthodoxes pour parler à sa gauche avec celui beaucoup plus compassionnel pour tenter de toucher les bobos.
Mais sorti des mots, sorti des titres ronflants à quoi sert notre pompier volant ?
A pas grand chose pour l’instant.
J’espère juste, pour notre pays et pour tous les salariés menacés, que les prochaines semaines me donneront tort et que notre Ministre se révélera être l’homme de la situation.
Mais pour l’heure, il n’évite rien, il n’amortit rien, il ne sert à rien…
De là à ce qu’il passe du Ministère du Redressement productif à celui de la désindustrialisation de l’Economie Française…