Depuis le début du mois d’août, les télévisions tournent en boucle, comme elles l’avaient fait en 1997, avec les rétrospectives nécrologiques et les émissions larmoyantes sur Lady Diana.
Je ne passe pas beaucoup de temps derrière l’écran, mais je n’en ai vu aucune retraçant la vie de celle qui fut une Sainte, mère Térésa.
Il y a de cela 20 ans j’avais été étonné, pour ne pas dire choqué, par la différence de traitement médiatique entre le décès, certes tragique, de Lady Di, personnalité fantasque, ô combien symbolique de la pipolisation (avant même qu’on emploie ce terme), habituée des gazettes à scandale dont elle se servait (autant que ces dernières se servaient d’elle) et celui réservé à mère Térésa, décédée quelques jours plus tard (respectivement les 31 août et 5 septembre 1997) qui était restée dans l’ombre émotionnelle et médiatique de l’ex princesse de Galles…
Je ne mets pas ici en parallèle les peines et les souffrances, les vies et les morts, mais je crois que du point de vue de l’exemplarité et donc de la mise en avant qui devrait en être fait, entre une vie passée dans le luxe, l’opulence (qu’elles qu’aient pu être ses belles actions et ses souffrances), et une autre consacrée intégralement à l’homme avec un grand H, aux plus miséreux et malheureux d’entre nous sur cette terre, il n’y a aucune comparaison possible…
Autant cette différence de traitement médiatique pouvait être matériellement compréhensible et explicable en 1997 (attention, je n’ai pas dis juste !) dans le cadre d’un traitement dans l’immédiateté et la précipitation, autant 20 ans après, avec le recul, c’est une autre question.
Cette différence me semble indécente et révélatrice de l’état de notre société, de ses valeurs, ou plutôt de sa perte de valeurs.
Elle est révélatrice d’un monde dans lequel tout se vaut, à tel point que plus rien n’a véritablement de valeur, d’un monde ou la seule chose qui compte est de pouvoir s’émouvoir en s’identifiant et non pas rendre hommage pour ce qui a été fait, s’intéresser à l’exemplarité, au sens du devoir et du sacrifice…