Lors de la séance plénière du Conseil Régional qui s’est tenue les jeudi 16 et vendredi 17 juin, je suis intervenu ce vendredi matin, lors de la discussion générale, pour le groupe UDI, sur l’ambitieux plan régional pour la qualité de l’Air présenté par Chantal Jouanno.
Voici le contenu de cette intervention.
« Madame la Présidente, Madame la Vice-Présidente,
Il en est de la qualité de l’air comme de l’amour, au delà des discours, seules les preuves comptent.
Voici 20 ans, le législateur affirmait, à travers l’article 1er de la loi pour l’air et l’utilisation rationnelle de l’énergie, dite Loi LAURE, le droit de chacun à respirer un air qui ne nuise pas à sa santé. Pourtant et malgré 20 années d’initiatives dans ce domaine, un constat s’impose et il est sans appel, ce droit, un droit fondamental, n’est pas garanti dans notre pays et il l’est encore moins sur le territoire francilien.
Comme le rappelait en juillet dernier une commission d’enquête sénatoriale, la pollution de l’air tue.
Ce dont nous parlons, ce n’est donc pas d’une préoccupation ponctuelle ou d’une question accessoire.
Ce dont nous parlons, c’est bel et bien d’une question majeure, peut être LA question majeure de santé publique dans notre région puisqu’elle concerne plus de 90 % des Franciliens qui sont exposés de manière quotidienne à des niveaux de pollution supérieurs aux niveaux identifiés par l’OMS comme dangereux pour la santé.
Dès lors, je veux saluer, au nom du groupe UDI la priorité qui est donnée par le nouvel exécutif à ce chantier par trop délaissé par nos prédécesseurs malgré les efforts des élus verts sortants.
Cette priorité, nous en avons fait une première fois la preuve lors du débat budgétaire, avec une hausse de près de 150 % des crédits d’investissement consacrés à la politique de l’air et avec l’augmentation de 15 % du budget consacré aux énergies renouvelables.
Cette priorité, vous l’avez portée, Madame la Vice-Présidente, en renouant sur bien des points avec la méthode du Grenelle de l’Environnement que vous aviez portée avec Jean-Louis BORLOO.
Avec la première Conférence de l’Air, vous avez pris, conformément en cela au rôle de collectivité chef de file qui nous a été reconnu en la matière par la loi MAPTAM, le temps de la concertation et du dialogue et donc celui de mobiliser efficacement l’ensemble des acteurs Franciliens autour d’une stratégie commune.
Cette priorité, il s’agit donc de la réaffirmer et, sur un domaine où les actes ont trop souvent par le passé cédé le pas à la communication, de la réaffirmer au travers de mesures concrètes appelées à être appliquées tout au long de cette mandature.
Des actions pour un meilleur diagnostic et une meilleure connaissance de la situation et de son évolution, car en matière de pollution de l’air, l’action publique se doit de pouvoir s’ajuster à des réalités changeantes : J’en veux pour preuve les progrès réalisés ces dernières années sur certains polluants réglementés qui ont largement été éclipsés par la question relativement nouvelle au plan scientifique des particules fines.
Des actions concrètes pour limiter les émissions liées à la consommation d’énergie dans les bâtiments à travers l’équipement par des matériels de chauffage plus performants et le développement des énergies renouvelables.
Des actions concrètes pour endiguer les émissions liées aux transports, avec outre les problématiques liées aux transports collectifs, la mise en place d’une taxe sur les poids lourds en transit par l’Ile-de-France et une meilleure mise en valeur des alternatives à la route.
Des actions concrètes sur la question encore trop méconnue et pourtant déterminante de l’air intérieur.
Comment par exemple inciter les Franciliens à préférer les transports collectifs lorsque l’on sait que nos stations de métro ou de RER figurent parmi les lieux dont l’air est le plus chargé en particules fines ?
Avec ce Plan, il s’agit donc pour l’Ile-de-France, non seulement de combler le fossé qui la sépare de certaines régions françaises, mais surtout de s’installer à l’avant-garde européenne de la lutte pour la qualité de l’air.
Enfin, Madame la Présidente, Madame la Vice-Présidente, au nom de mon groupe et plus largement des franciliens, je voulais vous remercier d’avoir mis un terme à cette approche réductrice, incomplète pour ne pas dire hémiplégique d’une écologie qui n’était conçue que comme punitive pour lui préférer celle d’une écologie incitative, éducative vis à vis des franciliens, incitations et éducations sans lesquels il ne peut pas y avoir de projet partagé et sans lesquels il est donc impossible de progresser.
Voilà pourquoi, Madame la Présidente, Madame la Vice-Présidente, parce qu’au-delà des déclarations, vous nous apportez des preuves, le groupe UDI vous apporte tout son soutien !
Je vous remercie. »