Cela fait presque 66 ans jours pour jours que les troupes alliées ont débarqué en Normandie, le 6 juin 1944.
Un des lieux les plus symboliques de ce qui marqua le commencement de la fin du nazisme et le début de la libération de notre pays est sans aucun doute la Pointe du Hoc, cette avancée de falaise haute de 20 mètres, surplombant les flots, balayés par les vents et les embruns, que les rangers Américain prirent d’assaut en l’escaladant au grappin à l’aube du 6 juin.
Malheureusement, ce monument naturel, visité par quelques 500.000 personnes chaque année, surplombé de bunkers et d’énormes cratères laissés par les obus et les bombes est aujourd’hui victime de l’érosion.
C’est pourquoi, l’American Battle Monuments Commission (ABMC), qui dispose du terrain, en vertu d’un traité datant de 1956 a lancé un chantier de 4,8 millions d’euros pour tenter de sauvegarder ce site de mémoire.
Au total, c’est une vingtaine d’ouvriers, dont huit « cordistes-foreurs », qui s’affairent sur la falaise, épaulés par une grue de 180 tonnes permettant de monter et descendre au gré des marées les pelleteuses de 14 tonnes au pied de la falaise rongée par les eaux.
Huit cents tonnes de ciment, 4 km de barres d’acier, des ouvriers foreurs en rappel sur la falaise, des pelleteuses hissées au gré des marées, ce sont des moyens hors du commun qui sont mis en place pour freiner l’érosion.
L’objectif de ce chantier est de rouvrir au public un blockhaus qui se trouvait à dix mètres du bord en 1944 et menace aujourd’hui de basculer dans le vide.
Mais hélas, alors que les Américains voulaient stopper l’érosion, en construisant une sorte de sarcophage au pied de la falaise, il semble que leur objectif est aujourd’hui de retarder d’une à deux décennies la chute du blockhaus, situé à quelques kilomètres du grand cimetière Américain de Colleville-sur-Mer (Omaha Beach).