Après un week-end qui est venu clôre de manière assez inhabituelle 6 mois de tergiversations ministérielles et un mois d’une lutte fratricide entre François Fillon et Jean-Louis Borloo, la France compte donc un nouveau Gouvernement qui est censé incarner le renouvellement des politiques et le changement de cap attendu par les Français.
Je ne sais pas ce qu’il en sera des changements de lignes politiques.
Nous le saurons dans les semaines qui viennent.
Pour l’instant, force est de constater que bien peu de choses changent en ce qui concerne les personnes et qu’il sera difficile de faire du neuf avec du vieux.
En effet, le Président de la République reste bien évidemment dans ses fonctions ainsi qu’un François Fillon dont on ne sait si il a été maintenu en place en raison de ses qualités et de la sympathie qu’il inspire à Nicolas Sarkozy ou en raison de son pouvoir de nuisance qu’il avait mis en évidence depuis 8 jours auprès d’un Président de la République affaiblit.
Plus généralement, lorsque l’on fait les comptes, on note que sur un Gouvernement de 31 membres (1er Ministre compris), 22 étaient déjà dans le précédent Gouvernement et on ne peut pas dire d’Alain Juppé ou de Xavier Bertrand qui signent leurs retours qu’ils soient des découvertes.
Pas non plus de grandes surprise au registre des nouveaux arrivants puisque quasiment tous étaient annoncés dans la presse depuis une dizaine de jours.
A vrai dire, le fait le plus marquant du week-end n’est pas le changement porté par ce remaniement, mais bien le choix fait par par Jean-Louis Borloo de ne pas rester dans un Gouvernement ou il ne se retrouve plus.
Ce faisant, il a fait preuve, en refusant des ministères pour lesquels nombreux sont ceux qui auraient vendus leurs âmes, d’une force de caractère peu commune.
Il s’est conduit en homme d’Etat.
Curieux hasard ou retour de manivelle, pour la 1ère fois sous la 5ème République, un Gouvernement de droite ne compte aucun membre du Parti Radical !!!
Une honte dont j’espère que Jean-Louis Borloo tirera toutes les conclusions.
Tout cela place Jean-Louis Borloo en position, avec Hervé Morin, lui aussi remercié, de préparer une alternative centriste pour 2012, alternative qui pourrait s’organiser autour du Nouveau Centre, du Parti Radical (dont personne ne peut dire à ce jour si il restera dans l’UMP ou si il reprendra son indépendance) et des centristes de l’UMP.
Autre fait marquant, la fin de la politique d’ouverture et de diversité mise en exergue en 2007 avec les sorties de Rama Yade, Fadela Amara, Jean-Marie Bockel, Bernard Kouchner.
Ce n’est pas le maintient d’un Eric Besson qui a mené une politique que bien des gens de droite auraient refusés de conduire ou l’entrée de Jeannette Bougrab qui parviendra à faire contrepoids.
A noter enfin, l’entrée au Gouvernement de la Villepiniste Marie-Anne Montchamp, qui, après Bruno Lemaire et Georges Tron, confirme bien la tactique de « désossage systématique » de son principal rival gaulliste pour 2012 par le Président de la République.
De tout cela, on peut tirer une conclusion. Après une 1ère partie de quinquénat marquée par une volontée d’élargir sa base, le Président de la République, affaiblit mais voulant se représenter dans 18 mois, resserre son gouvernement (fin de l’ouverture, de la diversité, départ des principales voix centristes…).
Tout comme le PS de Martine Aubry, Nicolas Sarkozy semble vouloir préparer la présidentielle en « revenant à ses fondamentaux ».
Enfin, à un niveau plus local, c’est avec plaisir que j’ai appris que Nathalie Kosiusko-Morizet devient numéro 4 du Gouvernement avec un portefeuile élargi et que, le second Ministre Essonnien, Georges Tron conserve son portefeuille.
Et chose étonnante, personne dans les médias n’évoque le départ d’Hervé NOVELLI…
Les chaises musicales, on s’en fout un peu…Le plus important, c’est la politique menée.Et on peut pas dire qu’elle satisfait la majorité des français. Rien ne va changer et ce remaniement, c’est pour amuser la galerie.
C’est comme sur la route, quand la visibilité est réduite et qu’on craint ce qui pourrait arriver en face, on serre à droite.
c’est ridicule. tout ca pour ca. Quand a sarko hier, c’était une caricature de lui même