J’aurais aussi pu intituler ce billet, « pourquoi appeler un chat un chat ? » ou encore « des chiffres et des lettres »…
En effet, dans sa grande sagesse, l’État a réussi à finir de rendre incompréhensible pour l’ensemble de nos concitoyens les intercommunalités.
Scrutin après scrutin, les politiques et les commentateurs s’étonnent et se plaignent de voir les citoyens se désintéresser de plus en plus d’un système institutionnel devenu tellement complexe qu’ils ne le comprennent plus, qu’ils ne savent pas à quoi servent les structures pour lesquelles ont leur demande de voter et dont ils ne perçoivent pas ou imparfaitement les enjeux.
Honnêtement, comment pourrait-il en être autrement tant, année après année, au lieu de simplifier les choses, notre pays a empilé les strates successives en les rendant de plus en plus complexes et inintelligibles aux non-initiés.
Ainsi après la création des intercommunalités par la loi Chevènement en 1999 (venant se rajouter aux communes, syndicats de communes, départements et régions) les lois MAPTAM et NOTRE ont créés, entre autres, un nouvel échelon supplémentaire : celui de la métropole du Grand Paris.
Une magnifique structure pour laquelle la moitié des Franciliens, ceux de la grande couronne, ont le droit de payer des impôts pour contribuer à la financer mais surtout pas pas de bénéficier de ses éventuels services…
Un scandale d’Etat !
Dernière trouvaille en date : réorganiser les intercommunalités, avec un régime spécial pour la petite couronne de l’Île-de-France…
Pourquoi pas ?
Mais pourquoi le faire de manière compréhensible pour les citoyens ?
De fait, les nouvelles structures créées pour regrouper entre elles les intercommunalités de la petite couronne, ces nouveaux monstres regroupant plusieurs centaines de milliers d’habitants n’ont même plus de noms, mais des acronymes pour les définir.
En effet, la haute administration, dans toute sa sagesse, a décidé de les intituler EPT (pour Etablissement Public Territorial) en les affublant d’un numéro pour les distinguer.
Bel exemple de déshumanisation que n’auraient pas reniés les anciens Egyptiens qui supprimaient de l’histoire les noms des réprouvés pour leur ôter définitivement toute existence…
Ainsi 6 communes de l’Essonne font désormais partie de l’EPT12 regroupant 22 communes et plus de 632.000 habitants…
vive la proximité !
Pour celles et ceux qui ne sauraient d’ailleurs pas en quoi consiste un EPT, et qui voudraient s’endormir plus savant ce soir, je vous invite à taper « EPT » sur Google et vous trouverez la page ci-jointe qui vous dira tout, non pas des Etablissements Publics Territoriaux mais… Du Européan Poker Tour !