Comme beaucoup c’est avec tristesse que j’ai appris hier le décès de Robert Pandraud, surnommé « Bob » Pandraud, un homme dont on peut dire qu’il fit toute sa carrière au service de l’Etat et de l’ordre.
Officier de la Légion d’honneur, médaille d’or de la Police nationale, il était marié et père de trois enfants.
Ce fils d’instituteur, né le 16 octobre 1928 au Puy dans la Haute-Loire, était diplômé de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris, et fut affecté au Ministère de l’Intérieur à sa sortie de l’ENA (promotion « Paul Cambon ») en 1953.
Il choisit la préfectorale, et sera notamment Secrétaire Général des Hauts-de-Seine (1967-1968).
Revenu au ministère de l’Intérieur, cet homme d’ordre occupera pendant plus de dix ans des postes sensibles : Directeur Central de la Sécurité Publique, puis Directeur du Service Actif de la Police Nationale (1970-1973), Directeur du Personnel et du Matériel de la Police (1973).
En 1974, il devient directeur-adjoint du cabinet du Ministre de l’Intérieur, Michel Poniatowski, avant de se voir confier la direction générale de la Police nationale (1975-1978).
Robert Pandraud est ensuite nommé Directeur Général de l’Administration au Ministère de l’Intérieur jusqu’en juillet 1981, date à laquelle il est nommé Inspecteur Général de l’Administration du Ministère de l’Intérieur.
C’est en mars 1982 qu’il se tourne vers la politique et rejoint Jacques Chirac à la Mairie de Paris, comme Directeur Général des Services Administratifs du département de Paris, puis comme Directeur de Cabinet du Maire.
Cette carrière politique le conduisit à être Député de Seine-Saint-Denis de 1986 à 2007, Conseiller Régional d’Ile-de-France de 1992 à 1998, membre du bureau politique de l’UMP.
C’est en tant que Ministre de la Sécurité, rattaché à Charles Pasqua (ce qui leur a valu le surnom de Starsky & Hutch) qu’il du faire face, entre 1986 et 1988, à la vague d’attentats islamistes commise à Paris, aux prises d’otages de journalistes à Beyrouth, ainsi qu’aux grandes manifestations lycéennes et étudiantes qui furent marquées par la mort de Malik Oussekine
Depuis 2005, faisant face à la maladie qui l’a emporté, il présidait toujours la commission d’organisation et de contrôle des opérations électorales de l’UMP.
Robert Pandraud était un homme caractérisé par son éternelle pipe et par son franc parler qui en firent pour de nombreux militants de gauche un des symboles de l’aile « dure » du RPR.
C’est ainsi qu’à propos du décès de Malik Oussekine, mort à 22 ans après avoir été matraqué par des policiers dans le Quartier Latin lors d’une manifestation le 6 décembre 1986 il lâcha « Si j’avais un fils sous dialyse, je l’empêcherais de faire le con la nuit » ou encore, commentant en février 1988, la grève de la faim menée par les dirigeants historiques d’Action Directe, arrêtés un an plus tôt, il déclara que « Faire la grève de la faim, c’est leur droit. On peut toujours faire des régimes d’amaigrissement ».
En avril 1986, Robert Pandraud eu également cette phrase alors qu’il affrontait avec Charles Pasqua les attentats meurtriers proche-orientaux et d’Action Directe : « Nous avons commencé à terroriser les terroristes ».
Dernier clin d’oeil, Robert Pandraud a longtemps possédé une résidence secondaire sur les bords de Seine, à Vernou-la-Celle-sur-Seine, qui a depuis été transformée en restaurant… Avis aux connaisseurs !