«Les faits divers, ce sont aussi des faits qui font diversion» – Pierre Bourdieu.
Voilà qui ressemble à s’y méprendre aux nombreux épisodes que nous vivons depuis l’élection de François Hollande, notre Président… «Normal» !
Au nombre des écrans de fumées, volontaires ou involontaires mais qui ont tous détourné le débat des problèmes les plus lourds de notre pays on compte en pagaille : le tweet de Valérie, les mystères Cahuzac, les soubresauts DSK, la chasse à Depardieu, le mariage pour tous, Léonarda, Dieudonné, la libéralisation des salles et shoot et la pénalisation de la prostitution, la taxe à 75 % et enfin, l’ultime touche «people», avec les révélations sur la vie privée du premier personnage de l’Etat…
La principale question que nous posent les médias est aujourd’hui de savoir si François Hollande dispose du même droit au respect de sa vie privée que le quidam moyen ?
Hélas pour lui, il est bien évident que non.
En dehors de toute considération morale, un chef d’Etat ne s’appartient plus durant la durée de son mandat.
N’en déplaise à son slogan de campagne, un Président de la République n’est pas un citoyen « normal » et ne le sera jamais…
Il s’agit-là d’un mensonge originel sur lequel aucune construction durable et crédible ne pouvait prospérer…
Non, ce mauvais Vaudeville qui fait rire de notre pays dans le monde entier à l’égal des frasques conjugales du Prince Charles et de Lady Di, des soirées Bunga-Bunga de Berlusconi ou de la robe bleue de Monica Lewinski met surtout en avant deux faits préoccupants pour l’avenir de notre société.
Le premier, c’est que nos médias (répondant en cela à un besoin de voyeurisme dont nous sommes tous coupables à des degrés divers) s’intéressent aux strass, aux paillettes et aux histoire d’alcôves de responsables politiques qui se retrouvent ainsi rabaissés au rang des Paris Hilton et autres Nabila plutôt qu’à leur travail, à leurs engagements, à leurs résultats et aussi, lorsque c’est le cas à leurs échecs.
Le second, c’est qu’il montre à quel point la rupture est profonde entre un gouvernement qui donne l’impression d’être composé de jouisseurs parisiens menant grand train plutôt que de moines soldats et des Français qui sont nombreux à souffrir et/ou à vivre dans la peur d’un futur qu’ils ne parviennent plus à imaginer meilleur que leur passé.
Cela est d’autant plus terrible que c’est le « Moi Président » qui avait été élu par des Français dont beaucoup entendaient ainsi sanctionner les excès de « bling-bling » d’un Nicolas Sarkozy qui semble a posteriori bien « normal » à côté de son successeur censé incarner une gauche morale qui n’en à plus que le nom…
J’en arrive presque à comprendre le candidat socialiste de Mennecy qui sabrait le champagne le soir du 6 mai 2012 et qui aujourd’hui cherche par tous les moyens à masquer d’un pudique cache sexe une rose qu’il trouve trop lourde à porter…