Paris vaut bien une messe disait en 1593 Henri IV pour justifier son changement de religion lui permettant d’acceder sans bain de sang au trône et à la capitale…
Que dirait-il aujourd’hui ?
Peut être « tout ça pour ça » ?
Curieux comme la ville lumière attire les élus et les ambitions comme une lampe les papillons de nuit… avant parfois de leur bruler les ailes.
C’est vrai à gauche avec le parachutage de Cécile Duflot en juin dernier sur une circonscription imperdable ou encore avec les déchirements entre Jean-Marie Le Guen et Anne Hidalgo pour savoir qui succédera à Bertrand Delanoë (comme si l’élection était déjà jouée !).
C’est vrai à droite avec l’incroyable énergie déployée l’an passé par un François Fillon encore 1er Ministre pour atterir dans la circonscription qui aurait du logiquement échoir à Rachida Dati.
Une énergie qui l’a amené à multiplier les renvois d’assenceurs auprès des élus UMP et des apparatchiks de la capitale, le tout justifié à l’époque par le seul motif que lui seul avait l’envergure nécessaire pour reprendre la capitale à la gauche et qu’il était donc nécessaire pour lui de s’y ancrer dès les législatives de juin 2012… dans une circonscription, là encore, acquise à sa famille politique…
Difficile apès cela de le voir battre en retraite piteusement, sans même avoir le temps d’annoncer lui même qu’il ne sera pas candidat.
C’est aussi Jean-Louis Borloo, dont je suis loin d’être sur qu’il ait jamais vraiment lorgné sur cette élection, accaparé qu’il est par la création de l’UDI, mais que nombreux sont ceux qui auraient aimé voir candidat…
Tous ceux qui l’apprécient et voient en lui une personnalité atypique pouvant nouer un lien particulier avec les parisiens et tous ceux qui le détestent et qui, pariant déjà sur une nouvelle victoire du Parti Socialiste à Paris, y voyaient un moyen de mettre un terme à une carrière politique dont ils sont parfois jaloux.
C’est d’ailleurs pour les mêmes raisons que la candidature de Nathalie Kosciusko-Morizet est aussi bien accueillie et attendue à droite.
Combien parmi tous ceux qui louent son choix de quitter Longjumeau pour la ville capitale sont réelement sincères, combien y voient déjà la mise au pilori future de celle qui, après avoir perdu serait, comme Françoise de Panafieu ou Philipe Séguin en leur temps, placée sur la voie de garage de la politique.
Il y a du courage dans la décision de NKM qui pouvait prétendre à une réélection confortable à Longjumeau car elle accepte de se mettre en situation de danger et, si les choses se passaient mal, de voir les mêmes qui aujourd’hui appellent à sa candidature lui reprocher de ne pas avoir su gagner à Paris et même éventuellement d’avoir fait perdre une ville de plus de 20.000 habitant à la droite !
Tous ces artifices et ces jeux politiques ne sont pas récents…
Alors si Henri IV devait nous parler, peut être dirait-il simplement à la nouvelle candidate : « si vous gagnez vous serez récompensé, si vous perdez, vous serez fusillés ».
Pour ma part, en souvenir d’une campagne régionale faite à ses côtés, je lui dirai simplement, bonne chance Nathalie !