La baisse de la TVA dans la restauration est un vieux serpent de mer des campagnes électorales. Déjà promise par Jacques Chirac, alors candidat à l’élection présidentielle, mais bloquée faute d’accord avec nos partenaires européen, elle avait été reprise en 2007 par le candidat Nicolas Sarkozy.
Aussi, je me réjouis de l’annonce qui a été faite avant-hier de la baisse de la TVA sur la restauration qui va passer de 19,6 % à 5,5 % le 1er juillet prochain, alignant ainsi le régime fiscal de la restauration traditionnelle sur celle dont bénéficie déjà la restauration à emporter, au 1er rang de laquelle figurent les fast food.
Il s’agit là d’un résultat tangible et positif du volontarisme politique du Président de la République et de sa capacité à obtenir de nos partenaires européens, sans l’accord desquels cela n’aurait pas été possible des assouplissements dans leurs positions, assouplissements de nature à profiter à notre pays.
Or, curieusement, depuis que l’annonce de cette baisse a été faite, commence à naître (comme à chaque fois qu’une bonne nouvelle est annoncée par le Gouvernement ou le Président) un début de polémique sur le fait de savoir à qui profitera cette baisse de 14 % de la TVA !
En schématisant les uns estiment qu’elle doit d’abord profiter aux consommateurs en portant sur les tarifs des repas, les autres qu’elle doit servir à l’emploi au travers de revalorisations salariales des employés ou de nouvelles embauches, les derniers enfin, qu’elle doit permettre aux entrepreneurs de la restauration de bénéficier enfin de marges bénéficiaires réelles (c’est-à-dire de salaires décent).
Le gouvernement, en dehors de ces débats politiciens, essaie aujourd’hui bien évidemment de mettre en place avec les organisations professionnelles des dispositifs garantissant que cet effort de l’Etat, qui accepte de se priver de recettes, soit équitablement réparti, ce qui est normal et juste.
Ceci étant, quel que soient les solutions retenues, il est évident qu’elles bénéficieront au pays dans son ensemble, que ce soit par la baisse du prix du repas, par le pouvoir d’achat des salariés de la filière ou par celui des patrons de ces micros entreprises.
Je fais d’ailleurs confiance au bon sens des français et au libre jeu de la concurrence pour qu’une baisse des tarifs se fasse assez naturellement, les consommateurs étant capables de comparer les tarifs pratiqués d’un restaurant à un autre.
Et puis, lorsqu’une promesse électorale est tenue je trouve que, par principe, il y a plutôt motif de se réjouir si l’on respecte la démocratie plutôt que de s’en émouvoir en cherchant à créer des difficultés là où elles n’existent pas forcément.