Situation à la fois pathétique et extrêmement révélatrice du pouvoir absolu que Macron cherche à mettre en place dans la grande lignée de son maitre à penser, feu François Mitterrand…
Moins de 48 heures après son élection, alors que son seul souci, à lui et à son mentor, François Hollande (avec qui il s’est réconcilié devant les caméras, sur la tombe du soldat inconnu) est de faire imploser les partis politiques, du PS aux LR en passant par l’UDI afin qu’il n’existe aucun contre-pouvoir dans le champ républicain, il reçoit ce matin le soutien de Manuel Valls…
Et que fait-il ?
Il ne lui tends pas la main…
Non il envoie son porte parole, c’est-à-dire un troisième couteau, un exécuteur des basses œuvres, lui demander de s’humilier publiquement pour recevoir le précieux sésame que constituerait l’investiture en marche…
Repentance publique exigée comme aux plus belles heures de l’inquisition…
Césarisme et folie des grandeurs…
Mitterrand, lui, avait au moins eu la décence d’attendre quelques mois pour développer son personnage de sphinx et de monarque républicain…
Ce Président là, élevé dans une société de l’immédiateté ou la culture n’a pas sa place face a la seule logique comptable des résultats, de la croissance d’une start-up dont il veut faire une multinationale, n’a pas fini de faire baver la France et les Français pour peu que cela puisse servir sa propre grandeur…
Il est très fortement aidé en cela, lors de cette période charnière qui va aller jusqu’au 18 juin, par la lâcheté de tous ces élus qui pensent tous avoir quelque chose à vendre, et qui seraient prêt à solder femmes et enfants, pour peu qu’on leur promette un maroquin, une circonscription tranquille, ou même une place à pantoufler dans quelques conseils d’administrations bien rémunérés…
Tant pis pour eux car ce Président là, parce qu’il les connaît trop bien pour les avoir vu danser dans la main de celui dont il était collaborateur (avant de le trahir et de l’humilier), les méprise tous à un point que, gonflés dans leurs suffisances et leurs certitudes, ils n’imaginent même pas…
Macron à vécu les crises créées par les frondeurs, qui ont fait de son mécène un président potiche, comme Louis XIV avait vécu la fronde de la noblesse.
Comme Louis XIV n’a eu de cesse de détruire la noblesse pour laver cette humiliation et asseoir son pouvoir absolu, Macron n’aura de cesse de détruire les partis et les élus pour assurer le sien.
Il n’a qu’un seul objectif : gouverner seul, entouré de hauts fonctionnaires qu’il nommera, qui lui devront leurs places et qu’il pourra révoquer selon son bon plaisir ainsi que d’une poignée de proches, en s’appuyant sur un parti unique qui aura fait taire toute dissidence possible.
Seule doit compter la volonté du nouveau Jupiter et qui aura la main sur une majorité à l’Assemblée Nationale de Députés encore plus croupions que ceux que nous avons pu connaître depuis plus de 20 ans…
Avé César !