C’est avec une satisfaction non dissimulée que j’ai appris, jeudi dernier, que le bouclier fiscal, dispositif tant décrié et devenu symbole d’injustice, allait être abandonné par le Gouvernement.
Il s’agit là d’une décision que je crois profondément sage, juste et politiquement utile, même si l’on peut craindre qu’elle arrive bien tard.
Là ou je suis beaucoup plus circonspect, c’est sur les éventuelles refontes de l’impôt qui pourraient être envisagées en même temps, notamment concernant l’ISF…
En effet, outre que d’un point de vue budgétaire, les économies générées par la supression du bouclier fiscal seraient aussitôt redépensées et n’apporteraient donc pas de nouvelles marges de manoeuvres à l’Etat, je pense que, à un an des échéances présidentielles, il serait suicidaire pour le Gouvernement d’abroger ou de refondre profondément l’impôt sur la fortune.
Tout au plus, il pourrait être logique et consensuel (et certains élus de gauche avaient déjà abordés cette question) de sortir ou d’appliquer une décote sur la valorisation de la résidence principale tant il est vrai que la flambée des prix de l’immobilier à Paris notamment, mais aussi dans les grandes villes et zones touristique (c’est le célèbre exemple du pêcheur de l’ile de Ré qui se retrouve imposable à l’ISF) a contribué à rendre imposable à l’ISF des contribuables aux revenus pourtant modestes.
Les semaines qui viennent diront si le Gouvernement emprunte donc la voix de la sagesse et écoute une grande partie des élus locaux de droite avec lesquels je pense être en phase sur cette question, ou si il va prêter le flanc aux accusations de privilégier les plus aisés.