Jean Philippe Dugoin-Clément

Si l’ensemble des candidats déclarés vont finalement au bout de leurs démarches, les élections municipales de Corbeil-Essonnes des 27 septembre et 4 octobre 2009 verront s’affronter 8 listes regroupant pas mois de 344 candidats…

Résumons la liste des candidats telle qu’elle apparait aujourd’hui, en partant de la gauche pour finir à droite, non pas pour vexer qui que ce soit, mais simplement pour suivre le sens de l’écriture…

Michel Nouaille tout d’abord. Tête de liste de la villeensemble, regroupant le PCF, le Front de Gauche et l’extrême gauche, il se présente en lieu et place de Bruno Piriou déclaré inéligible en espérant maintenir le très bon score réalisé par l’opposant communiste historique de la commune.

Jacques Picard. Tête de liste pour les verts désormais rebaptisés «　Europe écologie　». Il espère confirmer les scores réalisés en juin par Daniel Cohn Bendit lors des européennes. Reste à savoir si une hirondelle fait le printemps et si le scrutin européen, qui plus est avec une tête de liste particulièrement médiatique est comparable avec une élection municipale…

Carlos Da Silva. Le jeune Conseiller Général (il à gagné il y a 18 mois le canton de Corbeil “centre ville” face au 1^er adjoint de Serge Dassault) et patron de la fédération PS de l’Essonne conduira la liste de son parti avec pour espoir de lui rapporter une ville qui ne lui a jamais souri.

Rachid El Madhi. Il se présente en dehors des partis avec pour ambition de «　Renforcer la paix civile, Bâtir un possible vivre ensemble où il y a de la place pour toutes et tous　».

Nathalie Boulay-Laurent. La 1^ère adjointe de Serge Dassault a décidé d’abandonner son Maire dans la difficulté et l’équipe qu’il soutien pour porter les couleurs du MODEM. Reste à savoir si cette candidature aboutira, comme cela a été le cas lors des dernières élections municipales partielles (à Aix-en-Provence notamment) à une fusion avec la liste de gauche au 2^nd tour…

Jean-Luc Raymond. Passé du PRG à la liste conduite pas Serge Dassault en mars 2008 pour les élections municipales ou il représentait l’ouverture à gauche, il est rapidement entré en conflit avec le Maire et a décidé de faire sa propre liste.

Jean-Michel Fritz. Ancien 1^er Adjoint de Serge Dassault, remplacé par Nathalie Boulay Laurent en mars 2008, ancien Conseiller Général de Corbeil, battu en 2008 par Carlos Da Silva. Il est depuis quelques mois en rupture avec Serge Dassault qui lui avait retiré ses délégations. Reste à savoir le score qu’il pourra réaliser sur la ville entière alors qu’il vient de perdre sur celui des deux cantons le plus favorable à la droite. Probablement espère-t-il capitaliser les voix des déçus de droite, peut être dans l’optique de discussion lors du 2^nd tour.

Jean-Pierre Bechter. Le candidat choisi par Serge Dassault pour conduire la liste de l’UMP. Ce proche du Maire sortant, ancien Député de Corrèze et élu de Paris, clôturait symboliquement la liste lors des élections générales de 2008. Il est certes pénalisé par un déficit de notoriété, mais à l’inverse, il ne souffre pas, comme ses adversaires, des aigreurs et des inimitiés suscités par une trop logue carrière réalisée dans un même lieu. Enfin, chose non négligeable, il bénéficie du soutien du Maire sortant (homme fort s’il en est un à droite) de Corbeil-Essonnes…

D’ici au dépôt des candidatures, peut-être que certaines de ces listes vont se retirer.

D’autres peut-être viendront se créer…

L’enjeu du 1^er tour est à mon sens double :

1. A gauche, alors qu’il existe une opportunité sans précédent depuis l’élection de Serge Dassault en 1995 de regagner Corbeil, la principale interrogation est de savoir qui arrivera en tête entre Carlos Da Silva et Michel Nouaille. Il y a un an, Carlos Da Silva avait été nettement distancé par Bruno Piriou, mais ce dernier n’est pas candidat et il n’est pas dit que son homme lige soit a même de réaliser le même score face à un PS conquérant. A noter d’ailleurs qu’il est exceptionnel que le PCF ait réussi à regagner des villes perdues face à la droite… Le plus souvent, lorsque ces villes rebasculent à gauche, cela se fait au profit du PS…
2. A droite toutes les énergies seront mobilisées pour sauver cette élection partielle. La véritable question qui connaîtra un début de réponse le 27 septembre au soir est de savoir quel sera la score de la liste soutenue par Serge Dassault et si ce score permettra ou non d’espérer sauver la plus grande ville du département gérée par l’UMP.