2012 : Année française du parachutisme

Les élections législatives sont bien souvent l’occasion pour les partis politiques de procéder à des parachutages, c’est à dire à l’envoi dans des circonscriptions réputées acquises à leurs couleurs de candidats qui n’y ont jamais mis les pieds avant et qui, une fois la campagne passée, n’y reviendront plus jusqu’aux… prochaines élections.

Il en est généralement ainsi de proches collaborateurs de Ministres ou de dirigeants de partis que l’on souhaite ainsi remercier de leurs bons et loyaux services ou alors d’anciennes gloires du parti qui risquent de se retrouver battu ailleurs et dont l’importance supposée justifie que l’on oublie ceux qui depuis des années travaillent pour défendre leurs convictions là ou ils habitent.

Si cette pratique, je l’ai dit, n’a rien de nouveau et si les exemples d’élus parachutés il y a de cela des années sont nombreux, très nombreux (rien qu’en Essonne, on peut estimer que la moitié de nos Députés ont été parachutés et que si certain se sont enracinés, d’autres sont toujours resté très « parisiens » et bien peu essonnien), il est plus que probable que 2012 sera un grand cru.

Tout d’abord grâce à la création de 11 circonscriptions des « Français de l’étranger » qui sont à elles seules synonymes de parachutages puisqu’elles n’ont aucune existence réelle.

Ensuite à six mois des législatives, à droite comme à gauche, les exemples de parachutages sont déjà nombreux :

• François Fillon qui débarque à Paris
• Claude Guéant qui saute sur Boulogne
• Jack Lang qui atterrit on ne sait encore où
• Cécile Duflot qui se greffe à Paris
• Ségolène Royal qui s’impose à la Rochelle
• Malek Boutih qui rêve de se réimplanter à Grigny
• Olivier Ferrand, proche de DSK et Président de la fondation Terra Nova qui est imposé par le PS dans les Bouches du Rhône
• Jusqu’à la 5ème circonscription de l’Essonne où la rumeur veut que si le Député UMP sortant Pierre Lasbordes ne se représentait pas, un parachutage ne serait pas à exclure de la part de son parti.
• Sans oublier la 7ème circonscrpition de notre département ou ce sont les verts, vous savez, ceux qui donnent des leçons à tous les autres partis en disant vouloir faire de la politique autrement, qui font passer le périphérique à une parisienne, Eva Sas, inconnue de ses futurs électeurs mais qui a le grand mérite d’être la trésorière du parti !

Le point commun la plupart de ces exemple : La prise de risque est quasi nulle pour les heureux parachutistes, ce qui rend d’ailleurs ce terme inaproprié si l’on se réfère à l’histoire de France et à feu le Général Bigeard.

Plus sérieusement, il s’agit là de pratiques que je trouve scandaleuses car elles tendent à considérer les citoyens, non plus comme la finalité, c’est à dire comme des êtres humains qui doivent être défendus par leurs représentants, mais uniquement comme un moyen de garantir à tel ou tel une place, une représentation, une audience, une tribune pour son parti ou pire, une récompense.

Un espoir peut être. Il semblerait que bien souvent les élus et militants locaux n’acceptent plus ces pratiques d’un autre temps et que ces élus en mal de mandats risquent de se heurter à des candidatures dissidentes issues de leurs propres camps.

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